Certaines installations se sont déployées dans un espace à l'étage du théâtre Pierre Tabard à Montpellier, dont la compagnie a assuré la programmation artistique pendant trois ans. Nous avions restreint la place occupée par les bureaux, pour libérer des pièces vides, où les spectateurs déambulaient.

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Cette installation, qui reprend le titre de l’ouvrage La Parole trouée, publié au même moment, est dédiée à l’écriture de Novarina, qui est venu la visiter en 2008, en assistant à notre création du Théâtre des paroles, qui portait pour la première fois à la scène « Le Débat avec l’espace », texte qui évoque  l’atelier, la fabrique de l’écriture de Novarina. Pour ce dramaturge, le théâtre est « une forme incandescente de la lecture », et donc, tout vient du texte,  le théâtre est déploiement l’écriture dans l’espace.  Les spectateurs déambulent dans plusieurs espaces faiblement éclairés correspondant à des salles différentes. L’installation dédiée à la « parole » est sonore mais ne contient, paradoxalement,  aucune parole proférée. Dans le premier espace, on peut apercevoir l’intérieur d’une tente, une vidéo de bouche en plan fixe articule des mots, mais sans le son. Dans d’autres pièces, on trouve des collections de photographies de trous ; des suspensions de bouteilles sonores tentant des associations entre un vocable et un objet, en hommage aux « logaèdres » ; dans une pièce-aquarium volent  les verbes des premières pages de Devant la parole suspendus sur des banderoles transparentes animées par des ventilateurs, au-dessus d’un sol végétal, dans un bruissement permanent de vent et de chuintement. Le son vient des banderoles qui se frôlent et s’agitent.  Je ne peux résumer ici cette installation. À titre indicatif, une autre salle est consacrée à Pinocchio tandis que les spectateurs sont invités à jeter des cailloux selon des rituels très précis.